Marco Bocchi
Abstract
The current debate on the precautionary principle (PP) has two fundamental aspects. It concerns, on one hand, its nature and purpose and, on the other hand, its interpretation and application. What is PP? Is it a general principle of international law or does its application depend upon the will of States? Are there different gradations of this principle in the various conventional systems? Which are its applying conditions?
In order to answer these questions, it is interesting to analyze the evolution of the international case law on the precautionary principle, both from a European perspective, in reference to the judicial dialogue between the EFTA Court and the Court of Justice of the European Union (CJEU) in the European Economic Area (EEA), and from a global perspective, examining the parallel monologues resulting from the case law of the World Trade Organization (WTO), the International Tribunal for the Law of the Sea (ITLOS) and the International Court of Justice (ICJ). I argue that the interpretation of the PP provided by the CJEU, the EFTA Court, the WTO’s Judiciary, the ITLOS and, last but not least, the ICJ, is crucial in order to build an international consensus on its nature and purpose, as well as on its applicability. However, as it will be highlighted, courts tend to keep well separated theoretical evaluations of the principle with its application in practice. The preponderant role played by courts, even if not satisfactory in terms of legal certainty, presents the advantage of reshaping the principle according to the prevailing social, cultural and political values. Today, the courts' reflections on PP have led to an increasing convergence, which could be described as a positive process of harmonization. However, some aspects, such as the uncertainty of harm, risk assessment and burden of proof, remain problematic and courts apply different criteria for balancing the benefits of precaution against its economic costs.
Extrait
Le débat actuel sur le principe de précaution (PP) a deux aspects fondamentaux. Le premier aspect concerne sa nature et ses objectifs et le deuxième son interprétation et application. Qu’est-ce que c’est le PP? Est-t-il un principe général de droit international ou son application dépend de la volonté des Etats? Y at-il différentes gradations de ce principe dans les différents systèmes conventionnels? Quelles sont ses conditions d’application?
Afin de répondre à ces questions, il est intéressant d'analyser l'évolution de la jurisprudence internationale sur le principe de précaution, tant dans la perspective européenne, avec le dialogue judiciaire entre la Cour de l'Association Européenne du Livre Echange (AELE) et la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) dans l'Espace économique européen (EEE), quant sous la perspective globale, avec les monologues parallèles résultant par les approches de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), du Tribunal International du Droit de la Mer (TIDM) et de la Cour International de Justice (CIJ). Je soutiens que l’interprétation sur le PP menée par la CJUE, l'OMC, La Cour de l'AELE, le TIDM et, enfin, la CIJ, est cruciale pour construire un consensus international sur sa nature et ses finalités, ainsi que sur son application. Toutefois, comme il sera expliqué, les courts ont montré une tendance nette à maintenir la distinction entre leurs évaluations théoriques du principe et son application pratique. En outre, le rôle prépondérant joué par les tribunaux, même si pas satisfaisante en termes de sécurité juridique, présente l'avantage de façonner le principe selon les valeurs sociales, culturelles et politiques qui prévalent. Aujourd'hui, les réflexions des courts internationales sur le PP ont conduit à une convergence croissante qui pourrait être décrit comme un processus positif de développement de l'harmonisation. Cependant, certains aspects, comme l'incertitude de préjudice, l'évaluation des risques et l'examen des mesures prises, restent problématiques et les tribunaux appliquent des critères différents pour équilibrer les avantages de précaution contre ses coûts économiques.